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Les diplômes qui « marchent », un dossier du Point

Oui, un diplôme est utile. Mais lequel ? Comment choisir ? Faut-il passer par une école pour être sûr de réussir ? Peut-on choisir d’abord une filière courte si l’on veut pousser ses études à bac + 5 ? Inégalitaire, complexe, le marché de l’orientation est tout sauf transparent. Notre enquête pour y voir clair.

Faut-il croire encore aux diplômes ? Depuis plusieurs années déjà, la persistance d’un important chômage chez les jeunes, et notamment les diplômés, a forgé la conviction qu’à moins d’appartenir à une élite de super-cracks sortis des « grandes écoles » le diplôme n’est plus en France qu’un chiffon de papier. De nombreux ouvrages ont aussi accrédité la thèse que les diplômes étaient dévalorisés car trop généreusement octroyés, position que défend ainsi Jean-Robert Pitte, président de Paris-IV, dans son ouvrage « Stop à l’arnaque du bac » (Oh ! Editions, 2007). Entre les « égalitaristes » partisans d’une école garante de la démocratie, qui réclament un large accès à l’éducation supérieure et toujours plus de moyens au nom de l’égalité des chances, et les « élitistes », qui exigent un meilleur niveau des compétences à la sortie de l’enseignement supérieur et prônent plus de rigueur comme de sélectivité, le débat fait rage. Sur un point, tous sont d’accord pourtant : difficile de s’en sortir sans diplôme, même le plus modeste. Le fossé se creuse entre ceux qui ont appris un métier et ceux qui sont sortis les mains vides du système scolaire. Et même s’ils ne sont pas parfaits, les diplômes aujourd’hui se vendent plutôt bien. D’après une enquête publiée en septembre 2007 par l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec), la situation des diplômés s’améliore. Trois jeunes sur quatre sont en poste moins d’un an après l’obtention de leur diplôme, contre trois sur cinq il y a un an. La durée de recherche a baissé : deux mois et demi en moyenne, et la moitié des jeunes a trouvé son premier emploi en moins d’un mois. Les spécialités aujourd’hui les plus demandées ? Les enseignants du primaire, les ingénieurs en informatique, les médecins, pharmaciens et autres professions médicales. Les mathématiciens ont aussi le vent en poupe, dans l’informatique comme dans les cellules de recherche et développement de la finance ou de l’industrie. Effet d’une conjoncture économique favorable, rétorqueront les pessimistes. Peut-être, mais à long terme l’évolution de la population française - départ à la retraite des enfants du baby-boom et arrivée sur le marché du travail de jeunes en moins grand nombre - est favorable à l’emploi des mieux formés. « La guerre des talents » prédite par le cabinet McKinsey il y a plus de quinze ans est en train de prendre pied en France : les entreprises sont à la recherche des meilleurs et sont prêtes à payer le prix.

Gare aux erreurs d’aiguillage. Reste pour les étudiants à choisir la bonne formation. Gare aux erreurs d’aiguillage : même s’il existe de plus en plus de ponts entre les différentes formations, l’orientation est primordiale si l’on ne veut pas perdre de temps. Or elle est l’un des talons d’Achille du système éducatif français, avant comme après le bac. « Les jeunes arrivent au bac sans avoir choisi leur orientation. Ce qui explique le taux d’échec de 54 % en première année à l’université : un taux record en l’Europe », constate Nicolas Fellus, directeur des médias de Studyrama, société éditrice de guides étudiants. A l’Ecole des mines de Paris, l’une des plus prestigieuses écoles d’ingénieurs, le constat n’est guère différent. « Nos étudiants de première année ont 20 ans en moyenne, mais ils n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent faire. L’un de nos premiers objectifs est de les faire mûrir afin qu’ils se connaissent mieux et qu’ils sachent ce que sont les entreprises. L’image qu’ils en ont est avant tout déterminée par le milieu familial », décrit Benoît Legait, son directeur. Et comme le souligne Martial Guiette, président du cabinet SMBG, spécialisé dans le conseil en orientation, le marché de la formation bénéficie d’abord à celui qui est informé, d’où, dès le départ, de très fortes inégalités « Ce marché est truffé de délits d’initiés ! Je vous rappelle qu’il n’y a qu’un conseiller d’orientation pour 3 000 élèves et, de toute façon, ceux-ci ne travaillent pas ou peu avec les professionnels. Résultat, on dit aux élèves que, s’ils sont bons, ils pourront faire ce qu’ils voudront. Et l’on oublie de leur dire que le monde de la formation est comme celui de l’entreprise : celui qui gagne est celui qui sait .»

Beaucoup de jeunes se dirigent vers des métiers qu’ils idéalisent et dont ils ignorent complètement la réalité. Beaucoup aussi, particulièrement dans les classes populaires, renoncent avant même d’avoir essayé. Résultat, les « meilleurs » élèves, ceux qui remplissent les classes préparatoires et intègrent les écoles les plus prestigieuses, sont aussi ceux qui dès le départ savaient où et comment y aller. Ceux qui, souvent, ont été dressés dès l’enfance à gagner les concours.

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