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Adolescence - texte écrit à 15 ans

Tous mes espoirs s'échappent
Toutes mes idées s'enfuient
Tout mon être s'annihile et mon inspiration s'évapore
Cependant cette pluie glaciale me transperce
La foudre pénètre mon crâne tel un glaive incandescent m'executerait
La pâleur du jour m'assourdit
La froideur des tons m'écrase
Des cigarettes à demi fumées s'entassent toujours dans un cendrier déjà plein
En levant la tête, je me heurte à l'atroce vision d'un mur déchiqueté par les assauts du temps
Ma plume, si lourde, refuse d'écrire...
Je suis seul, mais des ombres malsaines voilent mon esprit, le volent, le violent
La hantise du néant s'installe
Elle m'assassine mais je ne suis pas encore prêt à bien mourir
Aujourd'hui les dieux sont contre moi
Les souvenirs enterrés rejaillissent de l'oubli, tourbillonnent dans mon corps, ils m'envahissent et m'emprisonnent
Une faible lueur apportée par un léger rayon de soleil s'est glissée par l'oeil de boeuf pour venir ensuite s'écraser sur le bureau déjà encombré
Aujourd'hui n'est pas le bon jour mais demain sera peut-être pire
Je me suis laissé emporter par le sommeil, quand j'ouvre les yeux, le soleil est déjà là, le ciel azur et je suis plus calme
Je me lève pour attraper la bouteille de Whisky, cela ne remplit même pas un demi-verre
Je fume ma première cigarette, ce sera la dernière, le paquet est vide
La journée se présente bien
Aujourd'hui, je sens cette force qui vient de l'intérieur, je sens cet élan que rien ne peut réfréner, ni la raison, ni la passion
Je sens que de cette excitation va naître l'inconnu, l'inexploré. Je sens ces pulsions qui mettent mon cerveau en effervescence, mes sens en instance et mon corps en balance
Je deviens prêt, je deviens vierge
Je m'efface et tout s'efface, dedans, dehors, ici et ailleurs
Je me libère, je peux penser
Je viens d'accoucher tous ces haillons qui me gênaient, pas un seul n'est resté, le vise à pris sa place, ce vide originel, pur et imparfait. Le vide de la vie
Aujourd'hui mon cordon ombilical vient de se rompre, je suis nu et libre, ma mère s'éloigne de mon enfant qui nait. Elle veut le prendre dans ses bras, il est encore trop tôt, je suis encore trop fragile
Je lui donnerai un peu plus tard quand je serai prêt, ce jour viendra et je serai finalement heureux
Aujourd'hui je vais vivre, simplement, tranquillement, sans penser à rien, libéré, frais et traversé par le doux voile du bonheur

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