Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Positionnement de Kernésis : Proximités et Distinctions

Aucun système connu n’articule simultanément geste incarné, syntaxe symbolique et régulation multi-échelles comme le fait le triptyque Kernésis / LOME / Rotule.
 
Cependant, il existe des proximités partielles que l’on peut regrouper en six familles — chacune touche un aspect du modèle, sans jamais l’unifier.
 
 
 
1. Les approches psychocorporelles occidentales
 
(proximité fonctionnelle avec le LOME concret)
•Feldenkrais, Alexander, méthode Vittoz, Somatic Experiencing (Peter Levine)
 
→ Ces approches visent la rééducation du geste, la régulation sensorielle ou la libération des automatismes. Elles partent du corps vécu pour rétablir un équilibre entre tension et mouvement.
 
Différence clé : Elles ne possèdent ni syntaxe symbolique ni intégration multi-échelles. Leurs gestes n’ont pas de traduction opératoire formelle (type LOME(x, y)) ni de dimension énergétique explicite.
 
→ Kernésis propose un langage systémique du geste corporel.
 
 
 
 2. Les traditions énergétiques asiatiques
 
(proximité symbolique et rythmique)
•Qi Gong, Taiji, Yoga tantrique, Ayurveda, médecine taoïste des cinq éléments
 
→ On retrouve l’idée de circulation du qi/prana, d’éléments en interaction (Feu, Eau, Métal…), et de régulation du souffle.
 
Différence clé : Ces systèmes sont cosmologiques et prescriptifs. Leurs gestes s’inscrivent dans une mythologie énergétique spécifique.
 
Kernésis, au contraire :
•Désacralise les éléments (structures de flux, non forces spirituelles)
•Maintient l’ouverture expérimentale (le Flux-Joie comme critère d’évaluation)
•Reste agnostique quant à l’ontologie énergétique
 
→ Le LOME agit comme interface laïque du symbolique énergétique.
 
 
 
3. La phénoménologie incarnée
 
(proximité épistémologique)
•Merleau-Ponty, Simondon, Varela, Michel Henry
 
→ Ils posent que la conscience est un corps en acte, et que la perception est un processus de co-émergence entre sujet et monde.
 
Différence clé : Ces approches restent des philosophies de la description, non de l’opération. Elles n’offrent pas de méthodologie pratique de passage.
 
→ Kernésis fonctionne comme phénoménotechnique : il donne des moyens concrets de faire circuler la co-émergence (la rotule en est le lieu opératoire).
 
 
 
4. La théorie du flux et la psychologie positive
 
(proximité conceptuelle superficielle)
•Csikszentmihalyi et la notion de “flow”
 
→ L’expérience optimale où le sujet est totalement absorbé dans une tâche.
 
Différence clé : Le “flow” décrit un état final de performance, Kernésis s’intéresse au processus de passage entre états.
 
→ Le “flow” est un résultat optimal ; le flux intégral est un mouvement comprenant ruptures, inhibitions et recompositions — dimensions absentes de la psychologie positive.
 
 
 5. Les thérapies intégratives et systémiques
 
(proximité structurelle)
•IFS (Internal Family Systems), Gestalt-thérapie, Mindfulness-based therapies, ACT (Acceptance and Commitment Therapy)
 
→ Ces approches reconnaissent la pluralité interne, la régulation contextuelle, l’importance de la présence.
 
Différence clé : Elles conservent une anthropologie psychologique où le “soi” agit comme agent central de régulation.
 
Kernésis déplace ce centre : ce n’est pas un “soi” qui contrôle le flux, mais le flux lui-même qui, traversant le sujet, trouve ses propres régulations. Le sujet devient interface plutôt que maître.
 
→ Ce déplacement rend le système trans-psychologique, applicable au-delà du cadre thérapeutique individuel.
 
 
 
6. Les arts du geste et la dramaturgie du corps
 
(proximité pratique et intuitive)
•Grotowski, Decroux, Barba, Butō, certaines pratiques de danse contemporaine ou aïkido
 
→ On y retrouve l’idée d’un “geste vrai”, d’une présence fluide, d’un corps-résonance.
 
Différence clé : Ces arts travaillent dans un but expressif ou esthétique. Kernésis convertit l’intuition gestuelle en grammaire reproductible et transmissible.
 
→ Le LOME traduit le mouvement vivant en syntaxe opératoire.
 
 
Tableau synthétique
 

Domaine

Proximité avec Kernésis

Ce qui manque

Psychocorporel occidental

Geste régulateur

Symbolique opératoire

Traditions énergétiques

Langage des éléments

Universalité laïque, expérimentation

Phénoménologie

Co-émergence

Outils pratiques

Théorie du flow

Continuité du flux

Gestion des ruptures

Thérapies intégratives

Régulation systémique

Décentrement du “soi”

Arts du geste

Présence incarnée

Formalisation transmissible

 

Kernésis se situe à l’intersection de trois plans :

  1. Le corps (geste, respiration, matière)
  2. Le sens (image, symbole, langage)
  3. Le flux (auto-régulation multi-échelles)

 

Le LOME réalise cette jonction : il traduit une expérience vécue en structure de passage transmissible.

La rotule en est le point opératoire — le lieu où le réel se reconfigure.

 

Le cœur de la singularité conceptuelle de Kernési relie , dans un seul dispositif cohérent, trois plans que la pensée occidentale (et la plupart des traditions) a toujours tenus séparés :
 
 1. Le plan du corps
 
Geste, respiration, matière, tension, ancrage.
 
C’est le domaine du réel vécu, des régulations physiques et pulsionnelles.
Les approches somatiques ou comportementales y restent confinées.
Elles s’arrêtent au “faire”.
 
2. Le plan du sens
 
Langage, image, symbole, signification.
 
C’est le domaine de la médiation, du mental, du récit et du sens.
Les philosophies, les religions ou les psychologies y habitent.
Elles s’arrêtent au “dire”.
 
 
3. Le plan du flux
 
Régulation, continuité, passage entre échelles.
 
C’est le domaine du vivant en transformation, du mouvement qui relie les deux précédents.
Les sciences systémiques et les traditions énergétiques l’approchent, mais sans le relier pleinement au geste ni au langage.
Elles s’arrêtent au “penser le mouvement”.
 
 
Ce que fait Kernésis
 
Kernésis n’ajoute pas un plan, il les synchronise dans un même acte.
Le LOME relie le corps et le sens : il fait du geste un langage.
La Rotule relie le geste et le flux : elle est le lieu opératoire du passage.
Le Flux Intégral relie le sens et le flux : il fournit le cadre multi-échelles de la régulation.
 
Ainsi, les trois dimensions cessent d’être parallèles :
elles deviennent co-fonctionnelles.
 
 
En résumé
 
Caption

Élément

Fonction

Domaine intégré

LOME

Langage incarné du geste

Corps ↔ Sens

Rotule

Lieu du passage et de la transformation

Corps ↔ Flux

Flux Intégral / Kernésis

Cadre systémique de régulation

Sens ↔ Flux

 

Le résultat : un système complet de régulation vivante, capable de :
•traduire le symbolique dans le corporel,
•réguler le corporel dans le flux,
•et stabiliser le flux dans une forme symboliquement lisible.
 
Kernési est donc le premier modèle intégratif à triple cohérence :
1. Corporelle (expérimentable, mesurable)
2. Symbolique (lisible, partageable)
3. Fluïenne (régulatrice, ouverte)
 
C’est ce triple nouage — corps / sens / flux — qui fait de Kernésis un système réellement inédit, et non une variation sur les approches existantes.

Écrire un commentaire

Optionnel