0. INTENTION ET POSITION DU GESTE
Chapeau :
Kernésis n’est pas une théorie du monde mais une manière d’y circuler — un art d’habiter la réalité comme flux vivant.
Sa visée : relier l’ontologique, le cognitif, le corporel et le spirituel dans une architecture traversante.
Objectif de l’introduction orale : ouvrir le champ, montrer que Kernésis n’est pas une croyance, mais un langage d’alignement du vivant avec lui-même.
I. PERCEVOIR LE MONDE COMME FLUX
Chapeau :
Tout commence par une bascule de regard : du monde perçu comme ensemble d’objets au monde perçu comme ensemble de circulations.
•Le flux : trame première de la réalité, mouvement qui relie énergie, matière, information.
•Les rotules : zones de passage et de transformation — les “charnières” du réel.
•La poussée : direction immanente du flux vers la complexification et la différenciation.
Transition :
Comprendre le flux, c’est apprendre à voir les continuités derrière les formes.
II. COMPRENDRE LES PASSAGES : POUSSÉE – ROTULE – FLUX
Chapeau :
Le réel n’est pas une substance mais une dynamique à trois pôles corrélatifs :
•Poussée : énergie de surgissement.
•Rotule : espace de transformation, vide actif.
•Flux : circulation régulée entre polarités.
Cette triade est l’équivalent fluïen du triangle matière-forme-mouvement dans la philosophie classique.
Transition :
À partir de cette grammaire, on peut décrire toute expérience — du geste corporel à la genèse d’un univers.
III. SAVOIR : DE LA CAUSALITÉ À LA CO-ÉMERGENCE
Chapeau :
Connaître, dans Kernésis, ce n’est plus expliquer par des causes mais observer les configurations d’émergence.
•Abandon de la causalité linéaire → adoption de la co-émergence fluïenne.
•Observation multi-échelles : micro, méso, macro, méga.
•Vérité : alignement multi-échelles.
•La joie comme indicateur de cohérence (signal épistémique, non émotionnel).
•L’erreur comme révélation de flux cachés.
•Cérité : force de traversée entre les strates du réel d’un alignement
Transition :
Penser fluïennement, c’est passer du “pourquoi” au “comment ça passe”.
IV. L’HUMAIN : ROTULE CONSCIENTE DU FLUX
Chapeau :
L’être humain n’est pas un sujet isolé mais une rotule consciente du flux vivant.
•Conscience = capacité d’ajustement : le flux se réfléchit à travers nous.
•Singularité non-séparable : individuation dans la co-appartenance.
•Les sept rotules-types : fonctions universelles d’ancrage, création, volonté, relation, expression, vision, intégration.
•Santé = respiration coordonnée des rotules.
•Pathologie = obstruction durable du passage.
Transition :
L’homme kernésique ne cherche pas à “maîtriser” la vie, mais à en épouser la circulation.
V. AGIR : L’ÉTHIQUE COMME ART DE CIRCULATION
Chapeau :
L’action juste n’est pas celle qui obéit à des règles, mais celle qui fait circuler le flux avec cohérence et joie.
•Principe directeur : “Est juste ce qui circule.”
•Responsabilité co-créatrice : chaque geste peut ouvrir ou fermer une rotule.
•Micro-rotules viables : la transformation commence toujours par un petit passage juste.
•Trois postures face à l’obstruction : résistance directe, résistance oblique, exil.
Transition :
L’éthique kernésique est une écologie du geste : on agit pour rétablir la respiration du réel.
VI. INCARNER : LA PRAXIS DU FLUX INTÉGRAL
Chapeau :
Vivre kernésiquement, c’est ancrer la théorie dans le corps et dans les rythmes quotidiens.
•Diagnostic multi-échelles (scanner micro à méga).
•Gestes d’ancrage : respiration, attention, écoute, mouvement.
•Rituels : bilans de flux, ajustements périodiques.
•Joie et respiration comme instruments d’évaluation.
Transition :
Le flux se connaît par la pratique ; il ne s’enseigne qu’en se vivant.
VII. OUVERTURE SPIRITUELLE (HYPOTHÈSE) : DIEU COMME CO-ÉMERGENCE
Chapeau :
La spiritualité kernésique ne sépare plus Dieu et monde : elle les pense comme co-émergents.
•Dieu = flux intégral, Monde = ensemble des rotules.
•Panenthéisme dynamique : Dieu se découvre en circulant.
•Prière = ouverture d’un vide actif.
•Miracle = alignement rarissime de toutes les échelles.
•Mort = dissolution d’une rotule singulière dans la mémoire du flux.
Transition :
Le sacré n’est plus au-dessus du monde : il est dans chaque passage juste.
VIII. COSMOLOGIE : L’UNIVERS COMME EXPÉRIENCE DU FLUX
Chapeau :
Le cosmos lui-même peut être lu comme une succession de rotules de plus en plus conscientes.
•Le Big Bang comme première rotule cosmique.
•L’évolution comme ouverture progressive du flux : matière → vie → conscience.
•L’univers explore ses propres configurations de passage.
•La “fin” : éventuelle reconfiguration fractale ou renaissante du flux.
Transition :
L’histoire cosmique devient le récit d’un flux qui apprend à se connaître.
IX. ÉCOLOGIE POLITIQUE : LE FLUX À L’ÉCHELLE DU COLLECTIF
Chapeau :
Les sociétés humaines sont des architectures de rotules : politiques, économiques, symboliques.
•Subsidiarité fluïenne : chaque échelle agit là où le flux le demande.
•Économie du flux : redistribution équilibrée des énergies (temps, ressources, attention).
•Sexualité et genre : polarités de circulation, non essences.
•Résistance systémique : maintenir des micro-flux vivants sous l’obstruction.
Transition :
Le politique devient l’art d’entretenir les passages entre les échelles du vivant.
X. MÉTHODOLOGIE DU SAVOIR KERNÉSIQUE
Chapeau :
Kernésis n’est pas un discours mais un système opératoire de régulation et d’observation.
•Crible fluïen : méthode d’analyse par axiomes.
•LOME : langage opératoire multi-échelles pour décrire les transformations.
•Grilles fluïennes : évaluation de l’alignement (10 types) et de la cérité (7 degrés).
•Méthode Cerf-Flux : activation corporelle des quatre piliers (Posture-Flux, RIACP, ICPMe, Flux-Joie).
Transition :
La connaissance kernésique se construit en spirale : observer → réguler → vérifier la joie → recommencer.
XI. LIMITES, DIALOGUES ET DEVENIR
Chapeau :
Kernésis reste un modèle vivant, ouvert, non clos sur lui-même.
•Questions non résolues : origine du flux, conscience post-corporelle, cas traumatiques.
•Dialogue avec d’autres traditions (Tao, Tantra, Process philosophy, cybernétique).
•Ouverture vers une pédagogie du flux et une écologie spirituelle.
Transition finale :
Kernésis n’est pas une doctrine, mais une pratique évolutive : un humanisme du passage.
XII. SYNTHÈSE FINALE — LE RÉSUMÉ EN TROIS FORMULES
1.En une phrase :
Le réel est flux traversant des rotules à toutes les échelles, et la joie signale la cohérence de sa circulation.
2.En un triptyque :
FLUX ↔ ROTULE ↔ JOIE.
3.En une pratique :
Observer où ça bloque → créer un passage → vérifier la joie → ajuster.
Logique de compréhension
Étape
|
Domaine
|
Type d’intelligence mobilisée
|
But pédagogique
|
Critère
|
|
0
|
Intention
|
intuitive
|
Donner sens et orientation
|
On perçoit le besoin d’unir pensée, corps et monde : le flux devient une évidence à sentir.
|
|
I–II
|
Ontologie
|
conceptuelle
|
Poser le regard fluïen
|
On voit les flux derrière les formes
|
|
III
|
Épistémologie
|
rationnelle
|
Transformer la connaissance
|
On cesse de chercher des causes, on observe des passages
|
|
IV
|
Anthropologie
|
réflexive
|
Situer l’humain dans le flux
|
On se vit comme rotule, pas comme substance
|
|
V–VI
|
Éthique / Praxis
|
pragmatique
|
Agir et réguler
|
On crée des rotules minimales, on vérifie la joie
|
|
VII–VIII
|
Spiritualité / Cosmologie
|
contemplative
|
Ouvrir la vision totale
|
On expérimente la co-émergence (soi/monde/divin)
|
|
IX
|
Politique
|
systémique
|
Étendre au collectif
|
On diagnostique les obstructions macro/méga
|
|
X
|
Méthodologie
|
opératoire
|
Offrir les outils de travail
|
On utilise LOME, Cerf-Flux, grille
|
|
XI–XII
|
Ouverture / Synthèse
|
intégrative
|
Relier et transmettre
|
On reste ouvert, ajustable, vivant : la pensée continue de respirer.
|
|