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Deux centres, une variation, un flux — le réel s’ouvre. Ici et maintenant : accueille, oriente, libère.

 

✦ Kernésis : le réel s’ouvre

Ces deux phrases condensent la totalité de ce que Kernésis cherche à penser, à incarner, à transmettre.

Elles ne sont ni symboliques, ni lyriques. Elles dessinent une architecture réelle : celle par laquelle un monde peut s’ouvrir à travers un sujet vivant, non comme projection, mais comme co-émergence régulée.

 

✦ La pensée kernésique — définition fondatrice

La pensée kernésique est une pensée de la co-émergence orientée, dans laquelle le réel ne se contente pas d’apparaître, mais s’ouvre par traversée d’un flux régulé entre deux centres, dans une variation incarnée.

Elle se distingue par sa capacité à moduler, résonner, réorienter le flux, plutôt que simplement l’exprimer ou le canaliser.

Elle est infractale dans son architecture — pensée de la poussée intérieure, de la spirale vivante, de l’ajustement continu.

Elle est profondément non-dualiste : elle pense le réel dans l’ouverture et la tension, non dans l’opposition ni la clôture.

 

✦ Trois éléments dynamiques

Kernésis repose sur une triple structure dynamique :

  1. Deux centres — jamais figés : ce sont des foyers de densité vivante, tenus en tension.
    Ils peuvent être : moi/le monde ; germe/horizon ; ordre/intuition ; désir/forme.
  2. Une variation — modulation incarnée, souple mais non floue, qui permet à ces deux centres de s’ajuster sans se dissoudre.
  3. Un flux — énergie traversante, orientable, mais non maîtrisable, qui ne cherche pas à s’accumuler mais à prendre forme.

 

Le réel ne se donne pas : il se construit dans la tension régulée entre ces trois éléments.

Sans centre, pas d’intensité. Sans variation, pas de modulation. Sans flux, pas de passage.

 

✦ Quatre lectures essentielles

La phrase fondatrice peut se décliner selon quatre axes d’interprétation, qui convergent.

 

❶ Ontologique — Le réel comme tension vécue

  • Centre 1 : le sujet incarné
  • Centre 2 : l’altérité du monde
  • Variation : modulation entre intérieur et extérieur
  • Flux : circulation d’être
    → Le réel n’est pas une donnée : il émerge d’un rapport structuré entre des foyers vivants.

 

❷ Énergétique — Lecture par le Flux Intégral

  • Centre pulsionnel : élans, désirs, besoins
  • Centre d’intégration : environnement, structure, corps, contexte
  • Variation : régulation active (RIACP)
  • Flux : passage d’énergie lorsque la modulation est juste
    → Le réel s’ouvre quand le flux n’est ni bloqué, ni dissous, mais inhibé, régulé, orienté.

 

❸ Épistémique — Connaître, ce n’est pas capter, c’est inflechir

  • Centre de régulation : cadre, concepts, langage
  • Centre de surgissement : intuition, chaos, affect
  • Variation : jeu actif entre structure et irruption
  • Flux : acte de pensée orienté, qui fait apparaître le vrai comme forme vivante

 

❹ Kernésique — Germination régulée

  • Germe : noyau vivant, tension initiale, poussée
  • Horizon : champ de modulation, forme possible
  • Variation : inflexion spiralée, ajustement progressif
  • Flux : poussée qui traverse et inscrit
    → Le réel ne s’ouvre que si la tension est maintenue, et la modulation acceptée.

 

✦ Ce que Kernésis reformule

Kernésis ne décrit pas des objets.

Il reformule ce que signifie entrer en relation juste avec un monde vivant.

  • Les deux centres ne sont pas des choses, mais des foyers d’énergie régulable.
  • La variation n’est pas une oscillation vague, mais une fonction modulante, orientable, incarnée.
  • Le flux n’est pas une intensité brute, mais une poussée à transformer en forme juste.

Il ne s’agit donc pas d’observer, ni même de comprendre, mais de tenir posture dans l’ouverture.

 

✦ Ici et maintenant : accueille, oriente, libère

Le réel s’est ouvert — que fait alors le sujet ?

Il n’attend pas une révélation extérieure, ni une extase intérieure.

Il agit dans et par l’ouverture, à partir de trois fonctions fondamentales, que l’on peut considérer comme les piliers d’une posture fluïenne incarnée.

 

1. Accueille  régulation du flux entrant

Accueillir, ce n’est pas laisser tout passer.

C’est organiser un espace de réception active, où la tension du réel peut s’installer sans envahir.

Accueillir, c’est :

  • activer le pilier RIACP (~) : moduler, freiner, temporiser
  • permettre au flux de s’inscrire sans débordement
  • se rendre disponible sans renoncer à soi

C’est le contraire d’un retrait. C’est un oui régulé.

 

2. Oriente – organisation du champ d’émergence

Orienter, ce n’est pas commander.

C’est interpréter le mouvement, percevoir ses lignes de force, et en influencer le trajet sans l’interrompre.

Orienter, c’est :

  • mobiliser le pilier ICPMe (⟳) : lire les strates, capter les signaux faibles
  • situer le germe dans son champ de résonance
  • proposer un axe de modulation, un vecteur de déploiement

C’est une écoute directionnelle, non volontariste mais créatrice.

 

3. Libère  passage en acte incarné

Libérer, ce n’est pas se décharger, c’est laisser passer le flux une fois ajusté.

Libérer, c’est :

  • activer les piliers Posture-Flux (▭) et Flux-Joie (+)
  • produire une forme, un geste, un mot, un silence
  • inscrire dans le monde une trace alignée, issue du flux régulé

La joie peut surgir ici — non comme émotion, mais comme symptôme d’ajustement profond.

 

✦ Spirale d’ajustement, pas séquence linéaire

Ces trois fonctions ne sont pas successives, mais circulaires, dynamiques, enchevêtrées.

Chaque situation exige un rééquilibrage :

  • trop d’accueil sans orientation → absorption
  • trop d’orientation sans libération → rigidité
  • trop de libération sans régulation → déversement

La posture kernésique est donc un art de la spirale intérieure, où chaque fonction soutient l’autre sans jamais se confondre avec elle.

 

✦ Conclusion ouverte

Deux centres, une variation, un flux — le réel s’ouvre. Ici et maintenant : accueille, oriente, libère.

Ce n’est ni un programme, ni une méditation, ni une esthétique.

C’est une structure opératoire pour une vie fluïenne — une vie présente à elle-même, habitée par la poussée, orientée sans forçage, et capable de donner forme au flux, ici et maintenant.

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