Les premières définitions de Kernésis sont ici.
16) Le crible kernésique
Définition pour débutants
Le crible kernésique, c’est un tamis pour les idées, émotions ou décisions.
Tu fais passer ce que tu veux comprendre (texte, situation, projet) à travers les 21 axiomes du Flux Intégral.
À chaque passage, tu observes :
• Ce qui circule : ça s’ouvre, ça résonne, ça clarifie.
• Ce qui résiste : ça frotte, mais reste mobilisable.
• Ce qui bloque : ça rigidifie, ça ferme, ça “tue” le mouvement.
Deux usages :
• Crible progressif : quelques axiomes ciblés (diagnostic rapide).
• Crible intégral : les 21 axiomes dans l’ordre (épreuve complète).
Ce qui ressort est le résidu vivant : ce qui continue à vibrer et circuler.
Autrement dit : le vrai, en Kernésis, n’est pas “ce qui est correct”, mais ce qui demeure traversant.
Définition experte
Le crible kernésique est la méthode d’épreuve et de décantation conceptuelle du Flux Intégral.
On y fait passer un contenu à travers les 21 axiomes, après Axiome 0 (remuage) qui déstabilise les évidences et rend le champ perceptible.
Deux modalités
1. Crible intégral — traversée complète.
→ Pour valider en profondeur (concepts, dispositifs, pratiques).
2. Crible progressif — sélection contextuelle.
→ Pour réguler une situation, lever un blocage, clarifier une tension.
Principe de fonctionnement
Chaque axiome agit comme opérateur de transformation, pas comme règle statique :
• ✓ Circule : résonne et fluidifie.
• ⚠ Résiste : friction utile (signal de travail).
• ✗ Bloque : rigidifie/défibre le flux (incompatibilité actuelle).
Résultat
Le résidu vivant : ce qui, après traversée, reste cohérent, ajustable, producteur de passages.
Ce qui ne passe pas n’est pas forcément “à rejeter”, mais à diagnostiquer :
• Rigidité → attracteur figé à assouplir (RIACP).
• Fuite → dispersion à intégrer (ICPME).
• Illusion → récit à reconfigurer (rotule).
Rôle
Garantir la cohérence interne d’un énoncé, d’un acte ou d’une structure, en repérant rigidités, fuites, illusions.
Outil central de véridiction fluïenne : non pas “vrai/faux”, mais “ça circule / ça bloque — et où”.
Protocole d’usage du crible
Phase 1 — Remuage (Axiome 0)
Avant de cribler, remuer :
• Reformuler le contenu 3 fois différemment.
• L’examiner via 3 perspectives : corporelle, affective, cognitive.
• Rendre explicites les évidences qui figent.
Effet : rendre la traversée possible.
Phase 2 — Passage
• Progressif : choisir 3 à 7 axiomes pertinents.
• Blocage d’action → 6–10 (Rotule)
• Confusion conceptuelle → 11–15 (Alignement)
• Manque d’ancrage → 1–5 (Poussée) + Posture-Flux
• Intégral : traverser 1→21 par blocs I→V.
Pour chaque axiome : Question → Observation → Notation (✓ / ⚠ / ✗).
Phase 3 — Extraction
Reformuler le résidu vivant :
• Ce qui reste (noyau fluïen).
• Ce qui s’est transformé (assouplissements).
• Ce qui s’évacue (rigidités/illusions/fuites).
Phase 4 — Test de vitalité
Réussite : clarification, mobilité, détente corporelle, options ouvertes, flux-joie.
Échec : confusion, fermeture, fatigue sans clarté, vide/chaos.
Phase 5 — Retour (si nécessaire)
• Rigidité → activer RIACP (régulation dissipative, rotule d’assouplissement).
• Dispersion → activer ICPME (reliage multi-échelles).
• Désincarnation → Posture-Flux (ancrage, respiration).
Puis re-cribler.
Exemples (synthèse)
Pédagogie — “Il faut le silence pour apprendre.”
→ Résidu : cadre ajusté (silence ou mouvement structuré, selon activité). Le cadre se co-construit.
Émotion — Colère contre X.
→ Résidu : écrire (dissipation) → parole posée. Critère : détente après, pas “avoir gagné”.
Validité intersubjective
Le crible est une épreuve sensible partageable :
ni purement subjective, ni mécaniquement objective — mais une validation phénoménologique collective de ce qui traverse.
LES 21 AXIOMES
Architecture conservée (0 + cinq blocs).
Ajouts : nuances, portée, et ligne “Dans le crible, cet axiome teste…”.
Axiome 0 — Remuage (vide opératoire)
Rien ne traverse sans remaniement du champ : déstabiliser les évidences pour rendre le flux perceptible.
Dans le crible : imposer reformulations/déplacements avant passage.
I. La Poussée — Genèse (1–5)
1. La poussée initie toute émergence.
Teste : présence d’un élan identifiable (direction/intensité).
2. La poussée engendre sans s’épuiser.
Teste : pouvoir générateur (ouvre d’autres passages).
3. Le flux cherche la voie de moindre tension.
Teste : économie du passage (non-violence, sobriété d’effort).
4. Toute poussée naît du champ pulsionnel.
Teste : ancrage/contextualisation vs abstraction hors-sol.
5. La justesse se signale par la joie ressentie.
Teste : détente/clarité/ouverture vs malaise/confusion.
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II. La Rotule — Transformation (6–10)
6. Toute mutation passe par une rotule.
Teste : existence d’un point de passage concret.
7. La rotule convertit la tension en passage.
Teste : transformation de la résistance en information.
8. L’inhibition fluïenne oriente sans bloquer.
Teste : régulation orientante vs répression figée.
9. Réguler, c’est rotuler en continu.
Teste : ajustement dynamique vs fixation procédurale.
10. Rotule réussie → flux-joie ; rotule figée → boucle.
Teste : ouverture (mouvement/clarité) vs enfermement.
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III. Alignement multi-échelles — Cohérence (11–15)
11. Cohérence traversante micro–méso–macro.
Teste : reliage des échelles vs fragmentation.
12. La vérité kernésique est un alignement vécu.
Teste : cohérence éprouvée (corps/affect/cognition).
13. La connaissance doit être traversable verticalement.
Teste : trans-échelonnage vs rigidification/déconnexion.
14. La cérité mesure profondeur et complétude de la traversée.
Teste : portée réelle multi-plans vs superficialité.
15. L’horizon d’alignement est mobile.
Teste : adaptativité vs prétention universelle rigide.
IV. Langage & outils — Lisibilité (16–20)
16. Le flux conscient appelle un langage opératoire (LOME).
Teste : formulation opératoire possible.
17. Tout contenu doit accepter l’épreuve du crible.
Teste : éprouvabilité et acceptation du passage.
18. La matrice fluïenne cartographie les relations.
Teste : structure relationnelle lisible.
19. La spirale est la dynamique naturelle d’apprentissage.
Teste : retour approfondi possible.
20. Le flux tend vers la transposabilité sans se trahir.
Teste : traduction/adaptation réalistes (portée), en reconnaissant des singularités non-transposables.
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V. Co-émergence — Unité (21)
21. Flux, conscience et monde co-émergent.
Observer/agir/être = un même mouvement.
Teste : co-engendrement vs dualisme étanche.
SYNTHÈSE
Ce qui change
• Un protocole clair (5 phases) + exemples.
• Axiomes opérationnels (ligne “Teste”).
• Nuances : joie = justesse ressentie, rigidification (plutôt que “corruption”), transposabilité ≠ obligation universelle, LOME posé comme tentative.
Ce qui reste
• L’architecture 0→21 en 5 blocs.
• La cohérence systémique et la visée traversante.
Effet attendu
• Le crible devient praticable et transmissible.
• Les axiomes deviennent outils de diagnostic.
• Kernésis passe de la théorie élégante à l’usage réglé — sans perdre sa puissance.
Bref : un outil pour penser, ressentir et agir… qui fait vraiment passer. »
17) La matrice fluïenne
Définition pour débutants
La Matrice fluïenne, c’est la carte du flux vivant.
Elle montre comment tout circule ensemble à l’intérieur de toi ou dans une situation :
•RIACP : comment tu régules tes tensions et tes élans,
•ICPME : comment tu relis les différents niveaux (corps, pensée, relation, monde),
•Posture-Flux : comment ton corps et ton attitude portent le mouvement,
•Flux-Joie : comment tu ressens la justesse, la vitalité, la résonance du flux.
Ces quatre pôles forment un carré vivant, dont le centre est la zone d’intégration : l’endroit où tout s’accorde, où tu sens que “ça circule” pleinement.
Quand une tension apparaît, la Matrice aide à voir où le flux s’est figé :
•parfois trop de contrôle (RIACP),
•parfois trop d’ouverture (ICPME),
•parfois manque d’ancrage (Posture-Flux),
•parfois perte de joie (Flux-Joie).
Tu peux alors ajuster un pôle pour que tout se réharmonise.
C’est comme accorder un instrument : si une corde est trop tendue ou trop lâche, le flux global sonne faux. La Matrice fluïenne te montre quelle corde retendre, laquelle relâcher.
Définition experte
La Matrice fluïenne est le dispositif de structuration dynamique du Flux Intégral.
Elle organise les interactions entre les quatre pôles fondamentaux — RIACP, ICPME, Posture-Flux, et Flux-Joie — à travers un espace de circulation où chaque pôle agit à la fois comme régulateur, transformateur, ancrage et résonateur.
Cette matrice ne décrit pas un système statique : elle cartographie un champ en mouvement.
Elle permet de lire, à tout instant, la configuration énergétique et cognitive d’un sujet, d’un collectif ou d’une situation.
Le rôle de la Matrice fluïenne est triple :
1.Diagnostiquer les déséquilibres du flux : là où il stagne, déborde, ou s’éteint.
2.Réguler la circulation entre les pôles : rétablir le passage entre tension et intégration, ancrage et résonance.
3.Planifier ou ajuster les séquences d’action fluïenne (pédagogiques, artistiques, spirituelles, organisationnelles).
Ainsi, la Matrice fluïenne est à la fois carte, outil de mesure, et moteur d’alignement.
Elle ne “contient” pas le flux, elle en rend la lisibilité opératoire : un point de vue vivant sur la cohérence d’un système à un moment donné.
Dans une lecture plus profonde, la Matrice peut être vue comme le visage du champ pulsionnel lorsqu’il devient conscient de sa propre circulation. Elle est le plan d’organisation du flux dans son double mouvement : régulation (inhibition, ajustement) et expansion (intégration, joie).
Fonctionnement global
Le flux circule selon deux axes principaux :
•un axe horizontal entre régulation (RIACP) et intégration (ICPME) ;
•un axe vertical entre incarnation (Posture-Flux) et résonance (Flux-Joie).
Le centre, appelé alignement fluïen, est la zone où ces deux axes se croisent :
c’est là que la régulation devient juste, que l’intégration se stabilise, que la posture se détend et que la joie réapparaît.
Quand la Matrice est équilibrée :
•le flux se propage sans blocage ;
•l’action devient claire et naturelle ;
•la joie signale l’ajustement réussi.
Quand elle est déséquilibrée :
•le flux se rigidifie (excès de RIACP),
•se disperse (excès d’ICPME),
•s’éteint (rupture Posture-Flux),
•ou s’anesthésie (Flux-Joie bloqué).
L’usage de la Matrice consiste donc à observer le flux en train de circuler, puis à agir localement pour restaurer sa continuité.
En une phrase
La Matrice fluïenne est la carte vivante du Flux Intégral :
elle relie régulation, intégration, incarnation et joie,
pour rendre visible — et ajustable — la circulation du vivant à travers nous.
18) Spirale fluïenne
Définition pour débutants
La Spirale fluïenne, c’est la façon vivante de grandir sans se répéter.
Chaque fois que tu revis une situation, tu n’es plus le même :
tu passes au même endroit, mais avec plus de conscience, plus de souplesse, plus de résonance.
C’est comme marcher plusieurs fois autour d’une montagne :
•tu sembles tourner en rond,
•mais à chaque tour, tu es plus haut,
•tu vois plus large,
•et ton souffle est plus tranquille.
La Spirale fluïenne montre que revenir n’est pas un échec : c’est approfondir.
Elle transforme les répétitions en apprentissages, les erreurs en passages, les doutes en clarifications.
Chaque boucle est une traversée transformée :
tu retrouves le même centre, mais avec plus de présence et moins de peur.
En d’autres termes : la Spirale fluïenne, c’est la mémoire du flux qui apprend à mieux circuler.
Définition experte
La Spirale fluïenne est la dynamique d’approfondissement résonant du Flux Intégral.
Elle décrit la manière dont un contenu, une expérience ou un être revient sur lui-même pour se transformer, chaque passage réintégrant la mémoire du précédent dans un niveau supérieur de cohérence.
Contrairement au cycle fermé, la spirale n’est ni répétition, ni progression linéaire :
elle est un retour différencié — chaque boucle conserve le centre (noyau fluïen) mais change de densité, d’amplitude ou de plan.
Elle incarne la loi du réapprentissage vivant :
“Ce n’est pas en répétant que l’on apprend, mais en se laissant transformer par la répétition.”
Dans le champ kernésique, la Spirale fluïenne correspond à la forme naturelle de l’intégration : elle fait passer le flux d’un régime pulsionnel (RIACP) vers un régime cohérent (ICPME), en traversant la Posture et la Joie à chaque tour.
Chaque spirale relie :
•le centre (noyau de cohérence),
•les cercles successifs (échos fluïens),
•et l’horizon mouvant (tendance vers plus de globalité).
La Spirale est donc à la fois structure temporelle, mécanisme d’apprentissage et forme de mémoire vivante.
Elle opère comme un métabolisme du sens : elle transforme ce qui a été vécu en potentialité accrue de traversée.
→ Rôle :
La Spirale fluïenne permet de comprendre la croissance non linéaire du flux : elle montre que la véritable évolution n’est pas expansion, mais approfondissement résonant — un élargissement par densification intérieure.
Fonction dans Kernésis
•Dans la Matrice fluïenne : elle décrit les mouvements internes du champ — comment un système revient sur ses pôles pour s’accorder à nouveau.
•Dans le Crible fluïen : elle est la structure du remaniement — chaque traversée d’axiomes modifie le champ et prépare la suivante.
•Dans la pratique fluïenne : elle incarne le retour vivant : le corps, le souffle, le geste, la parole deviennent plus ajustés à chaque itération.
En une phrase
La Spirale fluïenne est la loi du retour transformant :
chaque répétition réaccorde le flux, approfondit la cohérence et densifie la joie
18) La cérité fluïenne
Définition pour débutants
La cérité fluïenne, c’est une manière simple de voir si quelque chose a vraiment traversé — en toi, dans une idée, une émotion ou une action.
Quand tu apprends, ressens, ou comprends quelque chose, il y a toujours un flux :
un mouvement qui va de ton intention à ta réalisation, puis à la joie de sentir que c’est juste.
La cérité mesure jusqu’où ce flux est allé :
•Est-ce resté une pensée ?
•Est-ce devenu un geste, une habitude, une manière d’être ?
•Est-ce que ça agit tout seul maintenant, naturellement ?
Plus la cérité est haute, plus ce que tu vis est intégré et vivant.
Quand elle est basse, c’est que le flux s’est arrêté en route : tu as compris, mais rien n’a encore circulé jusqu’au bout.
En résumé : la cérité fluïenne, c’est le degré de passage réel du flux — ce qui montre que quelque chose est vraiment passé à travers toi et qu’il continue à te transformer.
Définition experte
La cérité fluïenne mesure la capacité d’un contenu, d’un acte ou d’une pensée à traverser intégralement le cycle du Flux Intégral, en produisant une transformation vécue et une clarté incarnée.
Elle évalue la traversabilité effective du flux vivant, depuis la poussée initiale (élan, intention) jusqu’à la résonance finale (joie, cohérence, alignement).
Autrement dit, elle indique jusqu’où le flux a circulé — et si la transformation s’est vraiment accomplie.
Fonction
•Évaluer l’efficacité fluïenne d’un contenu, d’une expérience ou d’un acte.
•Mesurer la puissance de passage du flux vivant dans les plans corporel, mental, relationnel, collectif et existentiel.
•Offrir un repère clair, non moral et non esthétique : la cérité mesure le vivant, pas la performance.
•S’appliquer à tout contenu humain : pensée, émotion, œuvre, geste, enseignement, posture, projet.
Double plan d’évaluation
La cérité se lit sur deux plans complémentaires :
1.Plan intérieur (expérientiel)
→ Ce que je ressens : le flux a-t-il vraiment traversé mon corps, mes pensées, mes actions ?
→ Est-ce que la transformation tient dans le temps ?
2.Plan extérieur (analytique)
→ Ce qui se manifeste : le contenu ou l’action produisent-ils des effets clairs, cohérents, transmissibles ?
L’accord de ces deux plans définit une traversée complète : ce qui est vécu et vérifiable.
Grille de Cérité fluïenne – Échelle à 7 niveaux
7/7 — Traversée intégrale
Le flux a traversé tous les plans. Transformation profonde, impact stable et rayonnant. Vérité incarnée.
6/7 — Traversée majeure
Passage clair et fécond. Il peut manquer un plan secondaire ou une résonance collective.
5/7 — Traversée solide
La dynamique fluïenne est bien engagée, mais partiellement freinée ou circonscrite.
4/7 — Traversée partielle
Mouvement réel, mais instable. Certains plans restent figés, la circulation du flux est incomplète.
3/7 — Tentative de passage
L’élan est là, mais le flux se perd ou se referme. Transformation incomplète, passage interrompu.
2/7 — Tension avortée
Le passage était possible, mais bloqué : simulacre sincère, posture hésitante ou récupérée.
1/7 — Présence déformée
Peu ou pas de flux réel. Le contenu reste figé, déconnecté du vivant.
0/7 — Contenu mort / fermé
Aucun passage. Flux coupé, contenu stérile ou toxique. Aucune traversée ni effet transformateur.
Exemples simples
•Cérité 2–3 → Je comprends que je dois respirer, mais je ne le fais pas encore quand je suis stressé.
•Cérité 4–5 → Je respire consciemment, ça marche souvent, mais je dois y penser.
•Cérité 6–7 → Mon corps respire de lui-même. La détente vient sans effort.
Remarques d’usage
•La cérité ne dépend pas d’un “type d’alignement”, mais elle révèle sa qualité réelle.
•Elle varie selon le contexte, la réceptivité du sujet, et la temporalité : immédiate, différée ou rétroactive.
•Elle s’utilise aussi bien pour un texte, une œuvre, une séance pédagogique, une posture de vie, qu’un projet collectif.
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Liens avec les autres outils du Flux Intégral
•Avec le Crible fluïen → la cérité mesure le résidu vivant : ce qui reste traversant après l’épreuve des axiomes.
•Avec la Matrice fluïenne → elle reflète le niveau d’équilibre des pôles : régulation, intégration, posture, joie.
•Avec la Spirale fluïenne → elle indique la profondeur cumulative du passage : chaque boucle vécue augmente la cérité.
En une phrase
La Cérité fluïenne est le baromètre du flux vivant :
elle montre jusqu’où une transformation a réellement traversé,
et si le flux, après le passage, demeure vivant, clair et transmissible.
19) Typologie des 10 Alignements Fluïens
Définition pour débutants
Les 10 alignements fluïens sont comme dix façons d’être relié au mouvement de la vie — ce qu’on appelle le flux.
Ils montrent comment tu te tiens à l’intérieur du mouvement, dans ton corps, tes pensées, tes émotions ou tes actions.
Parfois, tu forces le flux (tu veux contrôler ou convaincre).
Parfois, tu le fuis (tu t’éteins, tu te retires).
Et parfois, tu le laisses te traverser (tu agis juste, naturellement, sans effort).
Cette typologie aide à reconnaître ton état du moment, sans jugement :
•certains alignements sont ouverts et traversants (le flux circule librement) ;
•d’autres sont fermés ou figés (le flux est bloqué, imité ou détourné).
Le but n’est pas d’être “dans le bon alignement”,
mais de sentir où tu en es et d’ajuster doucement ta posture pour que le flux puisse repasser.
Chaque type correspond à une posture intérieure :
•du silence plein (alignement 0) à l’alignement inversé (9),
•en passant par des états intermédiaires : sincérité fragile, imitation, contrôle, régulation, traversée.
Quand tu commences à reconnaître ces postures, tu apprends à voir le flux dans ta vie :
comment il passe, où il bloque, et comment tu peux retrouver la continuité vivante entre pensée, geste et joie.
Définition experte
La Typologie des Alignements fluïens décrit les régimes d’engagement d’un contenu, d’une parole ou d’un geste vis-à-vis du flux vivant et du réel.
Elle ne mesure pas une qualité morale ou esthétique, mais la nature du lien entre expression et incarnation, entre ce qui est dit, fait, ou pensé — et la manière dont cela épouse ou détourne le flux.
Chaque type constitue un régime d’être distinct, non un degré.
On ne “progresse” pas mécaniquement d’un alignement à l’autre : on change de régime de cohérence, selon la tension du champ pulsionnel, la qualité d’ancrage, et le rapport à la vérité kernésique.
Autrement dit : la typologie rend visible la manière dont un acte, un mot ou une pensée habitent le flux — de la vibration la plus pure à la distorsion la plus captatrice.
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Les 10 types d’alignement fluïen
0 — Alignement silencieux fondamental
Présence incarnée sans parole. Le geste traverse sans intention ni formulation.
C’est la vibration nue du réel : pure co-émergence du sujet et du monde.
→ Plan éclosophique pur : le germe est déjà l’acte.
1 — Alignement originel traversant
La poussée intérieure s’accorde au flux sur tous les plans.
L’acte, la parole ou la pensée portent transformation réelle.
→ Vérité kernésique pleine : dire, faire et être ne font qu’un.
2 — Alignement spiralé intégral
Le mouvement est sincère, conscient, évolutif.
La traversée s’accomplit par retours et approfondissements successifs (spirale fluïenne).
→ Régime de maturation : la vérité se découvre en avançant.
3 — Alignement situationnel incarné
L’acte est ajusté à un cadre précis.
Il est juste localement, sans prétention à l’universalité.
→ Alignement du contexte : coïncidence ponctuelle, cohérence partielle.
4 — Alignement mimétique sincère
Sincérité réelle, mais sans épreuve traversante.
On reproduit un geste juste sans l’avoir encore vécu comme passage.
→ Régime d’apprentissage : imitation vivante, encore fragile.
5 — Alignement identitaire figé
L’acte ou la parole deviennent étiquette : “je suis ceci”.
La tension fluïenne se fige, le flux s’arrête sous la forme.
→ Régime de gel : sécurité symbolique, absence de traversée.
6 — Alignement simulé stratégique
Posture adoptée pour produire un effet (séduction, contrôle, reconnaissance).
Le geste paraît juste, mais n’est pas habité.
→ Régime performatif : l’apparence du flux sans le passage réel.
7 — Alignement pulsionnel réactif
Jaillissement brut du champ pulsionnel : émotion non régulée, sincère mais instable.
Selon le cadre, il peut devenir traversant ou destructeur.
→ Régime d’intensité : énergie vraie, mais sans rotule ni intégration.
8 — Alignement décoratif ou vide
Forme séduisante, discours soigné, mais flux absent.
Le contenant existe, sans contenu vivant.
→ Régime de surface : vibration esthétique sans passage réel.
9 — Alignement inversé toxique
Expression puissante, cohérente en apparence, mais détournée du flux.
Elle capte, manipule ou détruit la régulation naturelle du champ.
→ Régime de corruption : inversion du flux en anti-flux.
Fonction dans Kernésis
Cette typologie agit comme grille ontologique : elle situe un acte, une parole, une œuvre ou un système dans son rapport à la traversée réelle du flux.
Elle permet d’identifier :
•le régime d’expression (vivant, gelé, captateur, en maturation…) ;
•la compatibilité avec la vérité kernésique (le degré de co-émergence du sujet et du monde) ;
•la marge de transformation (possibilité de re-alignement).
Elle s’applique à toutes les dimensions du vivant : le vrai, le beau, le juste, le vivant, ou toute forme d’action incarnée.
Relation avec les autres outils
•Avec la Cérité fluïenne : la typologie décrit le type de rapport au flux, la cérité mesure la traversée effective.
•Avec la Matrice fluïenne : elle permet de repérer quel pôle domine ou est dissocié.
•Avec la Spirale fluïenne : certains types (2, 3, 4) appartiennent naturellement à une dynamique spiralée d’évolution.
•Avec le Crible fluïen : elle aide à diagnostiquer la nature du blocage (inhibition, simulation, inversion, etc.).
Usages pratiques
•Identifier le régime d’expression d’un individu, d’un groupe ou d’un contenu.
•Qualifier une position dans le réel (pas seulement un acte isolé).
•Orienter une régulation : savoir si l’intervention doit porter sur le champ (Posture-Flux), la structure (RIACP) ou la résonance (Flux-Joie).
•Observer la transition de régime au fil d’un processus d’apprentissage, d’écriture, ou de transformation intérieure.
En une phrase
La Typologie des 10 alignements fluïens est la carte kernésique des régimes d’expression du vivant :
elle montre comment un contenu, un geste ou une parole
s’accordent, imitent, bloquent ou détournent le flux —
révélant ainsi la nature profonde du rapport entre forme, vérité et vie.