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Chapitre deux - La rencontre et la naissance

Il était libre et elle était forte, ou inversement. L'un objet, l'autre concentration. L'un extension et l'autre intention. Il se sont rencontrés en des temps immémoriaux, vers la nuit des temps et peut-être même un peu avant. Force de la liberté et liberté de la force. Une pure folie qui est parfois folie pure. Yin et Yang, ensemble. Enfin! Hier, maintenant et pour les siècles des siècles. L’étincelle est brasier. Le feu est un chaudron.

Et puis il y a eu leur enfant. Ni force, ni liberté. Avec de la force, de la liberté. Les parents n’avaient pas de mots. Lui n’a que les mots pour recoller les fragments éparpillés.

Au nom du père

Je rassemble sur une vitrine légèrement en contrebas, les reflets cassés,
D'un badaud qui s'agite, va trop vite comme s'il était pressé.
Il s'excite, palpite et se précipite, ce pitre inconscient de son extravagance,
Il avance, en avance, en cadence, et ses bras ballottent au rythme de la danse.

Astre divin, illusion géométrique, tu éblouis la terrestre ignorance
D'un écrin de lumière, fier solitaire, assenant ton égoïste arrogance,
Toi aussi tu es éphémère à la dimension de l'univers,
Et ton ironie perd  son éclat lorsque tu te frottes aux éclairs.

Entremélés, entrechoqués, entr'aperçus parfois superposés et même ébréchés,
Qu'il est difficile de regrouper tous ensemble, ces morceaux par le soleil écorchés,
Sur le miroir éclairé, tout glisse et rien ne colle, tout s'envole,
Je suis ébloui et les fragments en toute liberté me narguent et convolent.

Compagnon de galère, frère d'infortune qui sans cesse m'importune,
Un jour viendra, ce sera la nuit où j'aurai pour seule amie la lune,
Et lorsque tu t'éteindras, je serai là, assis près de toi et regarderai ton linceul,
Pour la première fois je te fixerai, versant une larme pour arroser ton glaïeul.

Alors le soir, sur mon bureau d'ébène, je jouerai à recoller les morceaux
Qui deux par deux, par le froid s'accoleront et tu ne me prendras plus pour un sot.
Seul au fond de la pièce, à la lumière d'une lampe de chevet bringuebalante,
Je recomposerai pas à pas, pièce après pièce, une humanité resplendissante.

Mais maintenant sur terre, plus rien ne brille, les reflets sont pathétiques,
Prisonniers du gel glacial suçant l'essence de toute douceur organique.
Fini de s'amuser, le souffle plutonien fige l'un après l'autre tous mes pions,
Puis la glace s'est engagée, prenant en passant mon attachante civilisation.

Pardonne moi mon ami de t'avoir un peu bousculé, je suis sans doute maladroit,
Mais quelque fois ça fait du bien de se défouler et même si tout ne vas pas à l'endroit,
Reste avec moi, car bien que tu m'éclaires trop, ce n'est quand même pas l'enfer
De supporter ton sale caractère, comme tous les jours je dois le faire...

L’idée de maman

Cantique d'une nuit, berceuse d'une mère
Douce ballade, mélodie sentimentale
Sourires et larmes rougissent tes fers
Sauvage sirène, tu parais si pâle
Diapason de l'amour qui vibre à l'unisson
Ton chant s'est éteint et la musique revient

Sublime opéra, hymne immature
Burlesque cacophonie, grotesque tablature
Plaisirs et sens embaument ta peau
Douce Aphrodite, tu joues si faux
Diapason de l'amour qui vibre à l'unisson
Ta musique s'est éteinte et ton chant revient

La voix de l’enfant

Comment le dire ?
Il faut trouver feuille de papier
L'énergie pour te conter
La vie, le prix, souvent le cri de son destin
Et pour comprendre, il faut attendre, encore attendre,
Pour s'attendre
Peut être
Un jour
A se comprendre
Le papier noircit le temps
Une fois terminé, l'ouvrage est à retravailler
Il ne faut jamais abandonner
Essayer de se retrouver
Petite plume qui fait des taches
L'oracle parlera et l'avenir s'ouvrira sur un je ne sais quoi, qui j'espère me comprendra.

 

 

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