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Rechercher : kosmanek

  • PHD Tree

    Heureuse initiative récente de l'Université Louis Pasteur (Strasbourg) :
    établir le PHD-TREE , l'arbre généalogique des directeurs de thèses de mathématiques !
    Cet arbre remonte, pour l'instant, jusqu'au XVI* siècle, avec notamment Marin MERSENNE, le moine matheux français.

    Heureuse surprise pour moi de m' y retrouver !
    Et de découvrir, parmi mes illustres ancêtres matheux:
    - CARTAN
    - BOREL
    - POISSON
    - LAPLACE
    - EULER
    - BERNOULLI
    - LEIBNIZ
    - MERSENNE
    - ...
    C'est ici (4 niveaux: cliquez sur le matheux le plus haut perché pour remonter dans le temps) :

    Capture.GIF

    http://phdtree.org/scholar/kosmanek-edith/

     

    Grand merci à mon directeur de thèse Jean-Louis KOSZUL , thésard de CARTAN, d'avoir permis cette filiation prestigieuse.
    Les travaux du topologue normalien, académicien KOSZUL, apparemment ésotériques, ont débouché récemment sur d'intéressantes applications en informatique. 
    Elles ont fait l'objet d'un congrès international  à l'Ecole des Mines de Paris, l'été 2013, en la présence effective de KOSZUL, malgré son grand âge (92 ans)
     Un bon compte-rendu ici:

    http://www.see.asso.fr/node/4840


    Merci aussi à Cédric VILLANI d'avoir  relancé tous azimuts l'heureux slogan :
    Le monde est mathématique !

    KOSMANEK  Edith
    Docteure ès sciences (maths)
    Brevetée pilote d'avion
    http://kosmosya.xooit.fr/t224-Publications-scientifiques-d-Edith-KOSMANEK.htm

  • Benoît MANDELBROT, le fractaliste, le ”maverick”, ...et moi !

    Mandelbrot_zoom.gifTout matheux digne de ce nom connaît  le très décoratif  "ensemble de Mandelbrot" issu de la représentation graphique d'une dynamique quadratique de formule simple mais à image complexe. C'est grâce à l'usage intensif des ordinateurs d' IBM où il a été embauché en 1958, que Mandelbrot (docteur en maths appliquées, président du jury: le prince Louis de Broglie) a atteint la gloire avec cet ensemble époustouflant où il convient de zoomer à fond tous azimuts, afin de découvrir la richesse de cette figure auto-similaire quasi-onirique, du moins pour la version la plus élaborée.
    Mandelbrot est un cosmopolite polono-franco-américain: naissance (1924) et adolescence à Varsovie, Polytechnique en France, Caltech - MIT - IAS aux USA, ..., enfin IBM (Yorktown Heignts) jusqu'en 1993  puis "Sterling  Professor" à Yale (décès en 2010)

    J'ai rencontré Mandelbrot, pour la première et dernière fois, dans des circonstances bizarres.
    C'était au début des années 90, lors d'un colloque scientifique à Paris ; accoudée à un bar, profitant d'une pause, je vois s'approcher un monsieur imposant qui me dévisage, scrute mon badge nominatif  (je lis sur le sien: Benoît Mandelbrot) puis se lance spontanément dans une conversation à bâtons rompus  après avoir, curieusement, proféré ce compliment préliminaire : "mais c'est une jolie femme" sur le ton de celui auquel on aurait prédit que la femme en question était un vrai laideron !

    - Il me parle de l'effet négatif de l'expulsion des juifs de Pologne, sur le développement ultérieur de ce pays
    - Il précise que la notion de "peuple élu" peut s'appliquer, selon lui, à tout peuple de la Planète
    - Il brode sur l'évolution récente de la forme des avions (je sais qu'à Caltech, il a choisi la filière "aéronautique" abandonnée par la suite, mais comment sait-il que je suis aussi pilote d'avion?)
    - Il commence à se lancer dans des développements sur ses fameuses "fractales" mais est brusquement interrompu par un congressiste qui vient lui rappeler ses obligations pressantes de conférencier.

    Dommage, je suis restée sur ma faim !
    Mais j'ai pu l'assouvir une ...vingtaine d'années plus tard en lisant son autobiographie récente "The fractalist " (non encore traduite en français, à ma connaissance)
    On y découvre avec amusement de multiples anecdotes savoureuses relatives à une foule de scientifiques de haut niveau qu'il a côtoyés de près,
    grâce  notamment à son oncle Szolem Mandelbrot, matheux académicien et professeur au Collège de France:
    - en France, en vrac : Hadamard, Paul Lévy, Gaston Julia, Montel, Leprince-Ringuet, Lichnerowicz, Kastler , ...
    - aux USA : von Neumann, Oppenheimer, Cray,  Bethe, Millikan, Feller, Chomsky, Wiener, ...

    On apprend, grâce à ce livre :
    - que Mandelbrot a obtenu des résultats significatifs dans des domaines très divers, avec ses méthodes fractales entre autres :
    linguistique (loi de Zipf-Mandelbrot)  économie et finances ( cours de bourse, ..) thermodynamique et turbulences, crues du Nil, découpage des côtes de Bretagne, croissance des plantes, phénomènes multiples d'itération,..et même en art (peinture, architecture, ..)
    - qu'il a récolté de très nombreux prix et distinctions, mais pas le Nobel
    - qu'il a fini par dégager la notion cruciale de "rugosité" explicative dans bien des cas

    On lira avec profit, outre son autobiographie, son livre fondamental  "La géométrie fractale de la Nature"

    Ah, merci Benoît Mandelbrot !
    Un regret cependant : je ne saurai probablement jamais pourquoi vous avez abordé si familièrement une inconnue, moi en l'occurrence,
    à Paris lors de ce colloque mémorable, à la fin du 20* siècle !

    KOSMANEK Edith, docteure en maths, universitaire retraitée


    Pour visualiser l'ensemble de Mandelbrot, sous toutes les coutures.

  • Maths pures et notations qui le sont moins...

    Les enseignants de  "maths pures", presque tous bourbakistes,  de l'université de Strasbourg où j'ai été étudiante dans les années 60, manifestaient une certaine propension à utiliser des notations quelque peu  tendancieuses. Exemples :

    - l'un d'entre eux, normalien, éminent topologue, futur académicien (correspondant), jouait ce petit jeu:
    chaque fois qu'il utilisait la lettre "q" et  devait l'indexer, il choisissait systématiquement  comme indice la lettre grecque "nu" alors que la lettre "n" aurait très bien fait l'affaire !
    Les étudiants  l'entendaient donc discourir, phonétiquement, de "cul nu" !
    Ils ne manquaient pas de glousser mais l'enseignant restait imperturbable.

    - un autre enseignant, non normalien, moins éminent mais aussi topologue, avait une prédilection pour l'association des lettres grecques "tau " et "rho" !
    Les étudiants gloussaient aussi avec ce phonétique "taureau"  et là, l'enseignant gloussait avec eux !  
    Toujours avec la lettre "rho", il disait souvent quand il s'agissait de simplifier une expression: les "rho" se biffent (on les barre) !
    Les étudiants phonétisaient les "rosbeefs",  toujours en ricanant avec le prof ! Très subtil !

     Pour le couple (cul nu, taureau) les enseignants en question s'étaient-ils concertés, les petits futés ?
     
    - un troisième larron, aussi normalien, éminent géomètre, futur académicien (correspondant), moins tendancieux, s'obstinait à utiliser des lettres gothiques majuscules pour ses notations ! Les étudiants qui reproduisaient fidèlement son cours sur leurs tablettes, se voyaient donc dans l'obligation de multiplier les tortillons associés à ces lettres très complexes. Mais  l'Alsace était encore très germanophone à cette époque ; peut-être  l'enseignant voulait-il simplement se mettre au diapason de cet environnement teuton, louable intention ! Et nous imaginions naïvement qu'il allait nous saquer à l'examen écrit si nous utilisions d'autres notations moins sophistiquées ...

    - un quatrième cas, un enseignant non normalien, probabiliste éminent, est hors sujet ici car il utilisait des notations correctes, mais je ne résiste pas au plaisir de le citer:
     il s'agissait d'un  célibataire endurci lequel, interrogé sur la motivation de son célibat, répondait systématiquement:
    "je n'ai pas besoin de vache à lait" !
    Alors là, plus de modestes gloussements mais de franches rigolades éclataient tous azimuts !

    Et vous, chères lectrices, chers lecteurs, vos profs  vous ont-ils aussi gratifiés d'associations de lettres aussi tendancieuses ?
    Merci de nous les communiquer !
    Heureusement, le ridicule ne tue pas ...

     

    Texte publié grâce à l'aimable proposition de son auteure,  Edith Kosmanek, Docteure en maths, Universitaire retraitée.

     

  • Peut-être aurais-je dû me lancer dans une carrière aéronautique ?

    Une ex-collègue de l'APF (Association des Pilotes Françaises) Danièle DECURE, a joué un rôle de pionnière en aéronautique :
    elle a été la première femme pilote embauchée par   "Air France".
    C'était dans les années 70, les choses ont bien changé depuis puisque  sur les  4000 pilotes actuels de notre compagnie nationale, près de  10% sont des femmes !
    Danièle raconte dans son autobiographie ("Vous avez vu le pilote, c'est une femme!") qu'elle avait d'abord envisagé une carrière de matheuse ;
    mais ayant échoué à sa première année universitaire, elle s'est réorientée vers l'aviation pour satisfaire son besoin de grands espaces ...
    Sa carrière  aéronautique a été heureuse puisqu'elle a culminé  en un poste de commandant de bord sur Airbus, avec une rémunération mensuelle finale  proche de 100 000 francs 
    (pas  encore d'euros à la fin des années 90) !

    Pour ma part, je me suis contentée d'un petit brevet de pilote privé ( Danièle a un brevet de pilote professionnel)  juste  pour les loisirs.
    Mes études de maths se sont correctement déroulées puisque je n'ai jamais raté d'examens et qu'à 23 ans, j'étais déjà docteure en maths (3* cycle)
    Ma carrière universitaire a été moins heureuse que celle de Danièle puisque, pour des raisons obscures, on  m'a coincée durant mes 150 trimestres réglementaires d'activité universitaire, sur un poste de PA.
    (Ce corps des Professeurs-Assistants était déjà  en voie d'extinction lors de mon départ à la retraite en 2002, peut-être est-il complètement éteint actuellement)
    Donc un poste modeste malgré mes nombreuses publications scientifiques et malgré les lettres de recommandation de 3 académiciens pour un poste de maître de conférences.
     Tous les détails sont  ici:

    http://kosmosya.xooit.fr/t224-Publications-scientifiques-d-Edith-KOSMANEK.htm
      
    Vous remarquerez  sur cette liste que j'ai réussi à joindre l'utile à l'agréable, avec des publications de fiabilité aéronautique.

    Et savez-vous à quel niveau culmine la rémunération d'un PA en fin de carrière: à peine supérieure à 2000 euros.
    Alors imaginez combien les 100 000 francs de Danièle peuvent faire rêver ...
    Le merveilleux oiseau blanc qu'a été le bisonique franco-anglais CONCORDE aurait eu mes suffrages.
    Ne criez pas à l'excès de prétention  puisqu'aussi bien une pilote française  d' "Air France" qu'une pilote anglaise de "British Airrways" ont réussi cet exploit d'être aux commandes du plus prestigieux supersonique civil de la Planète !
    Mais j'ai tout de même bénéficié d'une agréable petite  compensation :
    le prestigieux pilote d'essai en chef du  CONCORDE, André TURCAT,   m'a fait l'honneur de venir randonner  toute une journée  dans notre merveilleuse forêt de Fontainebleau (25 000 hectares)
    Les sujets de conversation n'ont pas manqué entre ce polytechnicien  surnommé "prince des pilotes d'essai" et la matheuse-pilote du dimanche que je suis.
    Tous les détails sont ici (2* article de la liste) :

    http://lesdessousdelapolicenationale.blogs.nouvelobs.com/tag/edith+kosmanek


    KOSMANEK Edith
    http://kosmosya.xooit.fr/index.php

  • Le modèle mathématique d'équilibre général d' ARROW-DEBREU

     "Aucun économiste digne de ce nom ne peut prétendre à ce que le modèle d'équilibre général d'ARROW-DEBREU  ne soit pas définitivement mort et enterré ! "

    Voici ce qu'ose écrire l'universitaire Bernard MARIS dans son livre-pamphlet "Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles"
     Cet avis est partagé par de  nombreux collègues dont :
    - Bernard GUERRIEN, docteur en maths et en économie, universitaire  spécialiste de ce modèle et mon ex-collègue à l'université Paris 1 ; il est l'auteur d'un long article à ce sujet, publié par la revue de renom "La recherche" dont la conclusion est claire : ce modèle est totalement folklorique, une coquille vide, un cadre vide.
    - Jacques ATTALI, polytechnicien et énarque, qui insiste aussi sur l'apport négligeable de ce modèle.

    Mais de quoi s'agit-il ?
    Un modèle dynamique d'évolution des prix sur les marchés, en présence d'un commissaire-priseur, en situation de libre concurrence, avec convergence vers un équilibre général.
    L'hypothèse la plus  irréaliste : les agents économiques connaissent, à un instant donné,  les prix de tous les biens, présents et FUTURS  !
    Quand on sait que près de la moitié des biens qui  seront en vente  dans une dizaine d'années, n'existent pas encore maintenant,
    alors on imagine mal comment connaître leur prix aujourd'hui!
    J'ai même assisté à une soutenance de thèse, en prolongation de ce modèle, où les agents économiques avaient une durée de vie infinie ...

    Suite au prix Nobel accordé à Gérard DEBREU, ex-normalien français naturalisé américain, et à son colauréat américain ARROW,
    ce modèle a bénéficié d'une certaine vogue; mais les journalistes ont rapporté qu'à la sortie de la séance Nobel, ARROW a eu le courage et l'honnêteté de leur dire:
    " Peut-être aurions-nous mérité davantage un prix en maths  en raison de la virtuosité de nos calculs, plutôt qu'un prix en économie car nos hypothèses de base sont irréalistes"
    L'équipe de recherche CERMSEM de mon UFR de maths de Paris 1 avait réussi à intégrer DEBREU lui-même dans ses rangs jusqu'en 2004, année de son décès;
    j'en ai profité pour lui demander ses réactions suite à ces critiques virulentes.
    Il s'est contenté de répondre:"Ah, ces gens ne nous aiment pas " ! Un peu court !
    Dommage d'aiguiller les étudiants dans une impasse; il semble d'ailleurs que le CERMSEM se soit réorienté vers les maths financières (moi, j'ai quitté Paris1 fin 2001, suite à mon départ à la retraite).

    KOSMANEK Edith
    Docteure en maths
    Titulaire à la Sorbonne de 1969 à 2001
    http://kosmosya.xooit.fr/index.php